Coordination nationale des Universités
le 6 mars 2009
Communiqué du
soir
Vendredi
6 mars 2009, 19h45. La Coordination Nationale des Universités dénonce une
nouvelle provocation du Ministère.
Comme
vendredi dernier à la même heure, Valérie Pécresse fait croire à une avancée
significative des pseudo-négociations engagées avec trois syndicats
minoritaires. La Coordination Nationale des Universités, réunie aujourd’hui à
Créteil en présence de 500 délégués mandatés par toutes les universités et
organismes de recherche de France, dénonce catégoriquement cette supercherie.
La réécriture du décret, annoncée ce soir sur le site du Ministère, est
inacceptable dans la mesure où elle maintient les orientations du premier texte
contesté. Elle ne satisfait aucune de nos revendications. La Coordination
Nationale des Universités appelle à une amplification du mouvement en lien avec
les étudiants et l’ensemble de la communauté d’éducation et de recherche, de la
maternelle à l’université. Aujourd’hui, l’Université n’était pas au Ministère.
Elle était à Créteil.
Notre
réponse : tous dans la rue le 11 mars !
Au lendemain d’une nouvelle journée de mobilisation exceptionnelle qui a
rassemblé partout en France 50 000 personnes dans les rues, la Coordination
Nationale des Universités réunie ce jour à l’Université Paris 12 dénonce les
manœuvres dilatoires du gouvernement et ses stratégies de division qui
consistent à négocier de façon sélective en ignorant les principaux acteurs et
les principaux motifs de la mobilisation en cours.
Prenant acte de profondes divergences entre les positions défendues par la
Conférence des Présidents d’Université et celles de la communauté
universitaire, la Coordination Nationale des Universités affirme le caractère
non représentatif et non légitime de la CPU qui n’a pas vocation à négocier
avec le gouvernement.
La Coordination Nationale des Universités constate que les réponses apportées par le gouvernement sont scandaleusement insuffisantes :
En conséquence, la
Coordination Nationale des Universités maintient le mot d'ordre de grève
reconductible, totale et illimitée lancé le 22 janvier: « L'Université et la
Recherche s'arrêtent ». Elle exige plus que jamais l'abrogation de la loi LRU
et du « Pacte pour la Recherche ». Elle réitère son appel à l'extension
du mouvement de « la maternelle à l'Université ». Elle appelle aux
manifestations unitaires du mercredi 11 mars et au succès de la Coordination
Nationale des Laboratoires le 12 mars.
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La Coordination Nationale
des Universités exige l’abrogation de la Loi relative aux Libertés et
Responsabilités des Universités (LRU), l’abandon du Pacte pour la Recherche
ainsi que l’abandon de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP)
dont découle la politique gouvernementale de destruction du service public de
l’Education nationale, de la maternelle à l’université.
La Coordination Nationale
des Universités exige une réforme des Universités affranchie des logiques de
mise en concurrence systématique des personnels et des structures. Cette
réforme est subordonnée :
- au
principe d’articulation entre Enseignement et Recherche,
- au
principe de financement public de l'Enseignement et de la Recherche,
et
garantissant un service public d’Etat neutre, égalitaire et respectueux de la
justice sociale.
Un tel projet doit impliquer
l’ensemble des acteurs de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et
de la Recherche et tenir compte des revendications, préoccupations et
propositions solidaires de l’ensemble des acteurs mobilisés.
Dans cet esprit, la 5ème
Coordination Nationale des Universités réunie à l’Université Paris 12 à Créteil
le 6 mars 2009 rappelle que les motions votées lors des coordinations
précédentes sont toujours valables, et adopte les motions suivantes :
Motion 1
Non à la casse du service public d’enseignement de la maternelle à
l'université
La Coordination Nationale des
Universités constate que les revendications fondamentales concernant la
formation et le recrutement des enseignants des premier et second degrés
restent systématiquement ignorées par le gouvernement. Or, ce projet de réforme
dite de la « masterisation » porte atteinte aux fondements de la
démocratie et aux principes de l’école laïque de la République accessible à
tous.
La Coordination Nationale des
Universités dénonce le processus de révision générale des politiques publiques
qui porte atteinte à tout le service public d'éducation de la maternelle à
l'université.
Elle refuse la transformation
du corps enseignant en un vivier de contractuels précaires,
l’institutionnalisation de la vacation, l’affaiblissement du contenu
disciplinaire et professionnel dans la formation des enseignants, la
suppression de l’année de stage rémunérée qui garantit aux fonctionnaires
stagiaires une formation au sein des IUFM, en alternance avec au maximum un
tiers temps devant les élèves. Elle condamne aussi les discriminations sociales
et territoriales qui en résultent.
Par conséquent, elle appelle
plus que jamais à la convergence des luttes de la maternelle à l’Université
pour la défense du service public d’enseignement.
Elle exige le retrait pur et
simple et sans condition de ce projet de réforme néfaste comme l’un des
préalables indispensables à l’ouverture de toute négociation. Une telle
négociation ne pourra être envisagée que sur la base du maintien d’une stricte
corrélation entre réussite au concours et formation aux métiers d’enseignant,
seul moyen de garantir que la masterisation ne soit pas l’occasion de liquider
la fonction publique d’enseignement. La CNU, tout en soutenant l'exigence de la
reconnaissance du niveau de qualification des enseignants des premier et second
degrés à Bac + 5, s'élève contre le projet de masterisation tel qu'il est
envisagé actuellement par le gouvernement. Elle dénonce toute mise en place
d'un dispositif transitoire pour les concours et exige le maintien de la forme
actuelle des concours et de leur cadre national.
La Coordination Nationale des
Universités exige que le principe du monopole de l'Université dans la collation
des grades et des diplômes universitaires soit rétabli.
Elle demande solennellement
aux CA des universités qui ont voté la non-remontée des maquettes de ne pas se
dédire et donc de ne faire remonter aucune maquette.
Effets néfastes de la loi LRU et du « Pacte pour la Recherche »
révélés par leurs décrets d’application
La Coordination Nationale des
Universités s’indigne de ne pas voir ses revendications prises en compte par le
gouvernement, alors qu’au même moment des primes indécentes sont proposées aux
Présidents d’Université dans l’espoir d’obtenir leur collaboration.
Prenant connaissance de
l’annonce d’une réécriture intégrale du projet de décret sur le statut des
enseignants-chercheurs, la Coordination considère que les principes directeurs
affichés par la ministre et les dispositions annoncées maintiennent l’esprit du
premier texte contesté. Elle exige le retrait de ce projet, l'abrogation de la
loi LRU et du pacte pour la recherche.
Elle exige :
La Coordination Nationale des
Universités refuse :
- la casse des emplois publics programmée par
la RGPP ;
- les atteintes faites aux
différents organismes de recherche et en particulier le démantèlement du CNRS
en instituts et sa transformation en agence de moyens. La Coordination
s'associe à la motion votée le 12 février par l'AG des personnels du CNRS ;
- la suppression de plusieurs
centaines de postes au CNRS et la création de chaires mixtes
universités/organismes ;
- la désassociation massive des unités mixtes
de recherche (UMR) CNRS / universités
- le processus de délabélisation des équipes de
recherche piloté par le ministère ;
- la tendance actuelle à
imposer de manière contraignante un cadre collectif à la recherche qui doit
aussi pouvoir rester une démarche individuelle, incluant la liberté de choisir
son laboratoire de rattachement ;
- la concentration des pouvoirs
dans les mains des présidents d'universités au détriment des instances
collégiales ;
- l' évaluation-sanction ;
- la modulation des services,
conduisant à un accroissement des charges de services des
enseignants-chercheurs. Le service statutaire doit être défini exclusivement
par référence à un volume maximal de 128 heures de cours (192 heures équivalent
TD).
Motion 3
Contre la marchandisation des savoirs à l'échelle de l'Europe, et pour une
autre politique européenne de l’enseignement et de la recherche
La coordination nationale des
universités considère que la politique européenne actuelle conduit à la
privatisation et à la marchandisation des savoirs, sous prétexte de promouvoir
une « économie de la connaissance ». L’esprit des processus de
Bologne et de Lisbonne compte pour beaucoup dans le démantèlement du service
public d’enseignement et de recherche à l’échelle de l’Europe. Partout, en
France, en Grèce, en Italie, en Espagne et ailleurs, c'est une même logique -
utilitariste et marchande - qui est mise en œuvre selon des dispositifs
d'évaluation et de classement fondés sur des critères de rentabilité conformes
au modèle de l'entreprise privée.
Nous condamnons la stratégie
de Lisbonne, aggravée au niveau français par la loi LRU, appelons à une autre
politique européenne de l’enseignement supérieur et de la recherche.
La Coordination appelle à
participer à la mobilisation européenne contre cette politique, du 18 au 20
mars 2009, à l’occasion du sommet européen portant sur la mise en œuvre de la
stratégie de Lisbonne.
Motion 4
Sur le Contrat Doctoral Unique
La
coordination nationale des universités demande le retrait du projet de décret
relatif au contrat doctoral unique qui :
Nous exigeons que
le statut doctorant garantisse prioritairement la formation à la recherche et à
l’enseignement, l’identité étudiante et la reconnaissance du travail de
recherche.
Motion 5
Défense des
personnels et des étudiants grévistes, solidarité avec le primaire et le
secondaire.
La
Coordination nationale des Universités condamne les pressions inacceptables
exercées sur les personnels et les étudiants grévistes.
Elle
appelle les Présidents d’Université, les Directeurs d’UFR et les Directeurs de
département et de laboratoire, ainsi que les Directeurs d'Instituts et Ecoles à
respecter dans son intégralité le droit de grève qui est un principe à valeur
constitutionnelle.
Elle
soutient les sections du CNU qui ne communiquent pas les listes de qualifiés au
MESR
Elle
demande à tous les Présidents d’Université de s’engager solennellement à ce que
les étudiants mobilisés ne soient pas pénalisés. Il en va du respect des
libertés individuelles et de l’engagement citoyen. Par ailleurs, elle réaffirme
sa solidarité avec les actions étudiantes et l’appel lancé par la Coordination
Nationale Etudiante.
Elle
condamne toute forme d’intimidation et de violence policières sur les campus ou
à l’occasion de manifestations.
La
coordination souligne que les premiers reculs sur les réformes Darcos (report
de la réforme sur les lycées, recul partiel sur les Rased) ont été obtenus,
grâce à la mobilisation des lycéens, des enseignants et des parents d'élèves.
Elle constate que ces premiers reculs ont contribué de façon décisive à une
mobilisation élargie de la communauté éducative et de la recherche. Elle exprime sa solidarité à l'égard de
l'ensemble des personnels grévistes de l'enseignement primaire et secondaire,
et condamne toutes les répressions policières et judiciaires à l'encontre des
lycéens ou des collégiens.
Elle
soutient le droit de chacun à étudier, quelles que soient ses origines
sociales, avec ou sans papiers. Elle soutient par conséquent la revendication
de la Coordination Nationale Etudiante : une carte d’étudiant = un titre
de séjour.
Calendrier
- 10 mars : journée d'actions
diverses ; blocage des rectorats et des inspections académiques,
distribution de tracts dans des lieux publics, actions « coup de
poing »…
- 11 mars : journée nationale de manifestations
« de la maternelle à l'université »
- 12 mars : appel à soutenir et à participer à
la coordination nationale des laboratoires
- 14 mars : appel à soutenir la réunion des
directeurs d'unité
- 14 mars : Coordination parents-enseignants à
Montpellier
- 16 mars 2009 : prochaine Coordination
nationale des Universités à l'Université de Bourgogne (pôle de Dijon)
- 17 mars : actions
locales diverses (actions « coup de poing »)
- 19 mars : appel à la journée
de mobilisation nationale intersyndicale et interprofessionnelle.
- 18-19-20 mars : envoi d’une délégation de la Coordination au contre-sommet
européen de Louvain.
- 24 mars : appel à une journée nationale de
manifestations.
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La Coordination Nationale des Universités appelle l'ensemble des
universités à des actions de blocage, de filtrage ou d'occupation des campus
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Organisation du « printemps des chaises » (empêcher la tenue des
cours par la saisie des chaises)
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La nouvelle composition des délégations pour la Coordination Nationale des
Universités est fixée à 5 délégués à composer librement par les AG locales
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La Coordination nationale des Universités appelle aussi au refus de
participer aux jurys de bac
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Rappel d'un moratoire des expertises ANR et AERES
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Transmettre des cahiers de doléances aux élus locaux
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Actions convergentes avec d'autres secteurs, en particulier le secteur de
la santé